Le chêne-liège, cet arbre protecteur du pin maritime !
J’ai choisi de vous parler de cet arbre dans la rubrique Patrimoine car il est plein de ressources ….productives.
Le chêne-liège est un témoin séculaire de la flore sud-européenne et il est présent en Marensin depuis 60 millions d’années !
Il a pour nom scientifique Quercus suber et fait partie de la famille des Fagacées. Il est aussi appelé plus communément corcier, surier ou suve. Cultivé dans le sud de l’Europe, il s’est implanté en France en région méditerranéenne (Corse, Var, Pyrénées orientales) et sur le littoral landais car il apprécie le climat doux et ne supporte pas les sols calcaires.
Le chêne-liège, corcier gascon, est donc présent dans la forêt du littoral landais mais aussi arborant le long de quelques voies de circulation.
Il possède un tronc particulier recouvert d’une écorce épaisse, rugueuse et crevassée. Il se répand naturellement par semis de glands qui apparaissent après 15 ans d’existence.
Les feuilles sont fermes au toucher, de couleur vert foncé, oblongues, bordées de dents épineuses et cotonneuses au dos. L’arbre perd des feuilles tous les 2 ou 3 ans, en Juin. Le feuillage est persistant. L’arbre fleurit au Printemps en Avril /Mai. Sa hauteur, couramment de 12 à 15 mètres peut atteindre 20 ou 25 mètres avec une circonférence de 5 mètres. Une exception constatée pour un chêne-liège de 43 mètres !
Sa longévité est généralement de 150 à 200 ans, pour une douzaine de récoltes de l’écorce. Sans récolte, on estime qu’il pourrait vivre 300 ans. Mais là aussi, il a été trouvé un phénomène de 800 ans avec une écorce de 25 cm d’épaisseur.
L’homme a su exploiter cette carapace originale. Le liège est une production agricole en qualité de matériau cellulaire présent dans l’écorce de l’arbre. Le liège protège l’arbre des insectes, du froid et des intempéries. Néanmoins, il respire car le liège est traversé de petits trous constitués par de fins canaux appelés lenticelles.
Le prélèvement du liège s’effectue par une opération de démasclage qui consiste à enlever le liège mâle sur un tronc d’une circonférence minimum de 70 cm. Le nouveau liège qui se forme est le liège femelle que l’on enlève tous les 9 à 15 ans selon les régions lorsque l’épaisseur a atteint 3 cm. Le premier prélèvement s’effectue lorsque l’arbre est âgé de 25 ans, toujours en Juillet et Août, au moment de la montée de sève. L’écorce se régénère après le prélèvement.
Les anciens ont pu confectionner des ruches, des flotteurs de filets de pêche et aussi des bouchons pour fermer les gourdes des bergers qu’ils réalisaient en évidant des cucurbitacées. Ces gourdes naturelles appelées « cuyouns », dont les descendantes illuminent les fêtes d’Halloween ! Qui le sait ?
L’apogée de la ressource est atteinte lorsqu’au 19e siècle on fabrique des bouchons de liège pour permettre la fermeture des bonnes bouteilles de vin de Bordeaux. Mais nos temps modernes ont dédaigné cette industrie naturelle pour des moyens de fermeture moins onéreux en coût de production et il a fallu quelques audacieux pour s’investir dans la réhabilitation culturelle, patrimoniale, environnementale et industrielle de ce trésor naturel. La production actuelle française de liège est de 5 000 tonnes par an pour une production annuelle mondiale de 340 000 tonnes.
Les vertus du chêne-liège ont contribué, durant les siècles passés, à la prospérité du territoire landais. A nouveau des campagnes de récolte sont organisées par les Collectivités Territoriales.
Cette écorce extraordinaire permet des applications étonnantes : la confection de bouchons toujours, l’isolation de bâtiments ou l’utilisation par les technologies aéronautiques. C’est aussi un isolant thermique acoustique et vibratoire résistant à l’eau.
Le liège femelle, sert à la confection des bouchons. Le liège mâle, à la fabrication de panneaux d’isolation. Au 18e siècle en Espagne on en a couvert les toits des maisons. Il fut utilisé aussi en cordonnerie pour épaissir les semelles des souliers. Calciné, il devint un pigment dit « noir d’Espagne ». Plus surprenant encore, ce fut l’usage médical de l’écorce car le liège est astringent pour arrêter les hémorragies.
De plus, avec la dernière forte tempête qui a décimé en partie la forêt landaise, on a compris qu’il fallait respecter une diversification des espèces et on peut en conclure que le chêne-liège protège le pin maritime. Sa résistance aux incendies, compte tenu de sa qualité isolante qui protège la partie vivante de l’arbre sous l’écorce, en fait un élément incontournable car il participe aux équilibres écologiques.
A Moliets et Maâ, vous aurez plaisir à observer ce chêne-liège si précieux pour la conservation de notre patrimoine.
Francis Cabrel a consacré au chêne-liège une de ses chansons
« Adossé à un chêne-liège
Je descendais quelques arpèges »
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